L'esprit du débutant, Yamaguchi Senseï

Yamaguchi Sensei est une figure emblématique de l’Aïkikaï de Tokyo. Nombre de pratiquants français qui ont séjourné au Japon ont suivi ses cours. Et pendant 20 ans, il est venu chaque année dispenser son enseignement en France. Il est mort en 1996, âgé de 73 ans.

A l’âge de 56 ans je commence à évaluer les difficultés réelles de l’Aïkido. Il est vraiment nécessaire de garder l’esprit du débutant. Si vous ne faîtes que répéter avec enthousiasme les choses que vous avez apprises, vous ne ferez jamais de vrais progrès. Les maîtres du passé disaient, nous le savons, que l’entraînement suppose une répétition continuelle. Mais ceci ne veut pas dire une répétition mécanique. Ces maîtres expliquaient que nous ne devons pas nous contenter de nous détacher de nos mauvaises habitudes. Nos bonnes habitudes, elles aussi doivent être effacées. Nos mauvaises habitudes que ce soit celles qui concernent la technique ou celles de notre vie quotidienne, sont faciles à reconnaître. Même si elles semblent ne jamais vouloir nous quitter, elles sont pourtant relativement faciles à corriger. Lorsque nous en avons conscience, elles ne nous posent que de très petits problèmes.

Nos bonnes habitudes, par comparaison, sont fermement considérées comme des qualités définies et de vraies vertus. On ne réalise que rarement leurs effets néfastes. Quelles que soient les vertus que nous puissions posséder, restons conscients que nous sommes toujours immatures et imparfaits. Nous devrions recevoir chaque critique avec un sentiment de modestie et d’humilité.

Se concentrer pour acquérir de la puissance tout en gardant l’esprit du débutant n’est en aucun cas une chose facile. L’esprit réellement positif reste fort et ferme, mais sans raideur ni flexibilité. Il suppose une acceptation totale ; mais également de ne jamais perdre la conscience de notre propre existence.

Quelques mots sur le professeur

Franck Lefort a débuté l'Aïkido en 1979 dans un petit club à Paris, sous la direction d'un élève de Maître Noro, Pierre Lapébie. Ce dernier a déterminé sa vocation d'enseigner l'Aïkido.
En 1984, suite au départ de son professeur, il s'inscrit au dojo de Christian Tissier (alors 5ème dan).
Franck y refera ses bases. Y restant 10 ans, il s'entrainera avec et sous la direction des plus hauts gradés actuels.

En parallèle, il prépare son diplôme d'état et en 1988, il commence à enseigner. Il pratique également le Karaté 5 ans durant.
Pour s'ouvrir à d'autres manières de faire, il rejoint le dojo de Gérard Dumont en 1994. Gérard Dumont, alors 6ème dan, qui suit la ligne de Maître Saotomé (via ses stages).
En 1998, en raison de changements dans sa vie professionnelle, il part s'installer dans l'ouest et crée ses clubs.

Franck Lefort est 3ème dan, titulaire du BEES 1er degré et du DJEPS. Il a formé depuis ses débuts d'enseignant de nombreuses ceintures noires.
L'aikido pratiqué au sein de notre club est dans la lignée de l'AIKIKAI de Tokyo, du fait de la formation principale du professeur, mais aussi puisqu'il continue à se former au travers de stages auprès d'aikidokas qui ont passé de nombreuses années au Japon.

Les premiers pas en Aïkido

Les débutants qui entrent pour la première fois dans un dojo sont souvent déroutés par le cérémonial, inhabituel encore que léger, qui accompagne le déroulement d'un cours ; mais quelle discipline n'a pas son rituel ?
Bien pour un mal, mal pour un bien, il n'y a pas de cours réservés aux débutants. Ces derniers sont pris en charge par les anciens élèves, voire les très avancés pour les tous premiers cours, ce qui fait qu'ils se sentent très vite intégrés au groupe.
Chacun progresse à son rythme, en fonction de ses capacités, de son investissement.
Il n'est pas question d'entrer en compétition avec ses partenaires : l'aïkido n'est pas un sport, et la maîtrise de la technique n'en est que l'écume.
Nécessitant la concentration, l'Aïkido va en développer la faculté, ainsi que celle d'observation ; et la difficulté réside peut-être là : apprendre à écouter ... quel que soit le domaine.